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Un objet d’exception à vendre : la pipe du chef sioux Big Foot

  • Publié le 10 novembre 2017
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Un objet d’exception à vendre : la pipe du chef sioux Big Foot

Constituée d’un fourneau et d’un tuyau en catlinite, cette pipe (L. 37 cm) appartint au célèbre chef sioux Big Foot (groupe Lakota-Teton, tribu Miniconjou). Elle provient du massacre de Wounded Knee (Dakota du Sud) survenu le 29 décembre 1890. Trois jours après les faits, le médecin et écrivain sioux Charles Eastman trouva la pipe dans une poche intérieure du manteau de Big Foot. Plusieurs photographies montrent le corps du chef indien revêtu dudit manteau.

Le massacre de Wounded Knee

A l’automne 1890, les Sioux se trouvaient dispersés dans plusieurs réserves du Dakota dont Standing Rock, Cheyenne River et Pine Ridge. La famine menaçait et la misère était grande. Désespérés, les Indiens avaient adhéré massivement au mouvement mystique de la Ghost Dance (Danse des Esprits). Au cours des cérémonies, les adeptes atteignaient un état de transe et prophétisaient le retour des troupeaux de bisons, la résurrection des guerriers morts et la fin des Blancs pour le printemps 1891. A la ferveur de plus en plus belliciste des Ghost Dancers, les autorités américaines avaient alors répondu par l’interdiction de leur culte.

Dans la réserve de Standing Rock, le célèbre chef de la tribu Hunkpapa, Sitting Bull, passa néanmoins outre l’interdit mais, au matin du 15 décembre 1890, les autorités américaines l’arrêtèrent. L’opération dégénéra et des coups de feu furent tirés. Touché, Sitting Bull s’écroula, mort.

La nouvelle provoqua aussitôt la fuite de plusieurs centaines ou milliers de Hunkpapa en direction de la réserve de Cheyenne River où vivaient les Miniconjou et leur leader Big Foot. Face la tournure que prenaient les évènements, ce dernier craignit un massacre. Aussi le 17 décembre, décida-t-il de rejoindre la réserve de Pine Ridge afin de mettre sa tribu sous la protection du chef des Oglala, Red Cloud. Quelques 350 hommes, femmes et enfants prirent le chemin de l’exode.

Le 28 décembre, après une errance difficile dans les plaines enneigées, les Miniconjou furent interceptés par le 7 me US Calvary et emmenés jusqu’au campement militaire de Wounded Knee Creek (réserve de Pine Ridge). Leur désarmement était prévu pour le lendemain.

Le 29 décembre au matin, les tuniques bleues entreprirent de fouiller les Indiens peu enclins à donner leurs fusils. La tension montait. Soudain, vers 9h30, une fusillade éclata. Big Foot et la moitié de ses guerriers furent tués. Il s’ensuivit un violent combat au corps à corps duquel les militaires parvinrent se dégager avant de se replier. C’est alors que le 1er US Artillery, positionné sur une colline proche, fit cracher ses canons hotchkiss. Un déluge d’obus explosifs s’abattit sur les Sioux encerclés. L’horreur était totale. Lorsqu’au bout d’une heure le carnage prit fin, de 150 à 300 Miniconjou avaient péri. Leurs corps ne furent enterrés dans une fosse commune que le 1er janvier 1891.

Les Indiens avaient entrepris, dès la fin du XVIIIe siècle, de résister à la dépossession de leurs territoires. Le massacre de Wounded Knee était le dernier acte et la tragique conclusion de cette vaine lutte.

Provenances :

  • Charles Eastman (Etats-Unis)
  • Wounded Knee Museum and Trading Post (Dakota du Sud, Etats-Unis)
  • Russel Means, activiste politique et acteur sioux (Etats-Unis)
  • Mark Francis (Etats-Unis)
  • Native American Antiquities, Inc (Caroline du Sud, Etats-Unis)
  • Collection privée française

Publication :

  • The Mark Francis Collection of American Indian Art, Mark Francis, 2010, pp. 46-47

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